Tranquille et en harmonie ?
Une vie pleine, juste, éthique et responsable ?

Souvent on prend contact avec le Centre zen de Rixensart parce qu’on souffre de troubles du sommeil, d’un burn-out, parce qu’on est stressé, parce qu’on a un épuisement professionnel, parce qu’on a vécu un divorce, une séparation difficile. Parfois, c’est parce qu’on est touché par une grave maladie. On recherche une façon de se soigner, de guérir, autrement que par les techniques médicales classiques.

Parfois, on arrive chez nous après avoir a suivi une formation en mindfulness, en pleine conscience, MBSR ou MBCT, ou des cours de yoga, de sophrologie ou de méditation transcendantale, ou on a téléchargé l’appli Petit Bambou et on cherche une forme de méditation guidée, un lieu pour pratiquer en groupe et avec régularité.

Certains, après avoir lu des livres bouddhistes ou vu des émissions à la télé, comme Sagesses Bouddhistes (sur France 2) viennent y chercher à étudier la philosophie bouddhique, sous forme de cours. 

En fait, le zen est universel. Il s’adresse à tout adulte ou jeune désireux :

  • de trouver une réponse aux problèmes existentiels de la vie (séparations, deuils, conflits, maladie, vieillesse, mort).
  • d’apprendre à lâcher-prise à ses difficultés, ses peurs, ses colères, sa tristesse, ses doutes, son stress, en suivant une approche pratique et concrète, qui relie le corps et l’esprit dans un tout.
  • de pratiquer dans un cadre reconnu, soutenu par (et soutenant) les autres.

Le zen fait partie du bouddhisme

Le zen est une branche japonaise du bouddhisme mahāyāna hérité du Ch’an chinois. Il met l’accent sur la méditation (dhyāna) dans la posture assise dite de zazen.

Bouddhisme vient de “Bouddha” (litt. “être éveillé”). C’est donc la pratique de l’Eveil qui nous caractérise.

Le bouddhisme est une religion avec une prédominance de l’aspect “voie spirituelle”, qui privilégie le chemin individuel…

Philippe Cornu (professeur à l’UC Louvain)


La méditation zen, c’est seulement assis, totalement assis

Notre méditation, c’est être simplement assis dans la même posture que Shakyamuni Bouddha lorsqu’il connut l’éveil il y a 2600 ans, sans suivre aucune pensée, sans objet. C’est le recueillement pur et nu.

le zen : est sage celui qui se sait fouIl ne s’agit pas de la méditation dans le sens de réflexion, telle qu’on la conçoit en Occident. Ce n’est pas une technique de bien-être, même si on est vraiment bien quand on est assis ainsi. Ce n’est pas du développement personnel, même si, par l’ancrage dans l’instant et dans la posture droite, on développe une forme de confiance en soi et dans la vie telle qu’elle est.
On abandonne tout, nos soucis quotidiens, les ruminations mentales. C’est l’absorption méditative, le recueillement pur dans la totale réalité. On ne fait qu’un avec la posture de zazen, celle du corps-esprit unifié. On plonge totalement dans l’instant, qui est pure présence, sans rien. On s’ouvre totalement à la réalité d’ici et maintenant.

En haut d’un mat de 100 pieds, faites un pas de plus

Maître Dôgen, fondateur de l’école zen sôtô

Le vrai zen est sans intention (« mushotoku »)

Mushotoku, c’est être sans intention, sans profit personnel. Les animaux, les étoiles, les montagnes sont mushotoku. Nous autres, êtres humains, nous sommes plutôt empêtrés dans nos peurs, nos envies et nous sommes rarement mushotoku. Celui/celle qui suit la voie du zen apprend à vivre la réalité telle qu’elle est, comme un Bouddha, comme un “être éveillé”, comme l’univers. Il/elle s’adonne à la pratique sans but.
(Par exemple, ceux/celles qui occupent une position de responsable ou une fonction au Centre zen du Brabant Wallon le font de façon bénévole, sans salaire, sans velléité de pouvoir, de renommée, de profit. C’est leur contribution à l’humanité.)


Lignée et transmission

Pour éviter toute dérive, les responsables d’un Centre bouddhique doivent veiller à maintenir un lien fort avec un ou plusieurs enseignants certifiés du Dharma. Dans notre cas, le Centre de méditation zen de Rixensart est membre de l’Association Zen de Belgique, de l’Association Zen Internationale (dont le Conseil Spirituel est le référent du Centre) et de l’Union Bouddhique Belge.

La spécificité du zen est la transmission de l’enseignement bouddhiste en dehors des écritures, de personne à personne. L’enseignement des moines et nonnes responsables d’un Centre zen s’appuie sur celui de Shakyamuni Bouddha, qui a été commenté à chaque époque depuis 2600 ans. Il prend les différentes formes traditionnelles du zen sôtô et est adapté et au contexte de notre époque.


Toute action de la vie quotidienne est la Voie

Pratique et réalisation sont une seule et même chose. Parfois, nous appelons notre pratique Mokusho-zen (c’est-à-dire « illumination silencieuse »). Mokusho-zen, c’est vivre pleinement chaque action de notre vie quotidienne. Chaque instant est ainsi réalisation. C’est le « heijo shin kore dô » de maître Nansen (« toute action de la vie quotidienne est la Voie »).

Par exemple, lors des activités quotidiennes du Centre zen du Brabant Wallon, nous mettons l’accent sur la pratique-racine (zazen – la méditation assise – et kinhin – la marche méditative). Régulièrement, nous prenons des repas de la façon traditionnelle dans le zen (lors de matinées ou de journées zazen et lors des sesshin-retraites). Nous faisons aussi samu (ça se prononce samou), c’est-à-dire le travail nécessaire à la vie de tous les jours (par exemple, nettoyage du Centre, communication vers l’extérieur, dont le site internet, initiations, préparation des repas en cuisine, …).

Vous pouvez aussi lire à ce sujet la conférence donnée par un enseignant zen (Taiun JP Faure), les différentes sections consacrées à la Ritualisation de la vie quotidienne et l’article « Nous devrions faire de nos repas notre pratique » de ce site.


Pour étudier la Voie du Zen

Aider toutes les existences: Les quatre vœux du bodhisattva

Le zen fait partie du bouddhisme mahayana, c’est-à-dire le « grand véhicule ». Ainsi, nous pratiquons le zen pour soutenir toutes les existences. C’est la voie du bodhisattva, l’être qui pratique l’éveil pour aider les existences, c’est-à-dire qui fait le vœu de s’éveiller après que toutes les existences se soient éveillées. C’est un Bouddha humain ou un humain bouddha.

Dans notre tradition, nous chantons chaque fois après zazen les « Quatre vœux du bodhisattva » (« Shigu seigan mon » en japonais). Ils représentent l’esprit dans lequel nous vivons qui est d’aider, de soutenir toutes les existences (y compris nous-mêmes, nos pensées, nos chaussures, nos proches, nos animaux de compagnie, etc…) :

Version japonaise :
Shu jô muhen sei gan do
Bon-no mujin sei gan dan
Hô mon muryô sei gan gaku
Butsu dô mujô sei gan jo

Traduction française :
Innombrables sont les existences, je fais vœu de les libérer.
Inépuisables sont les illusions, je fais vœu de les déraciner.
Illimitées sont les portes du Dharma, je fais vœu de les franchir.
Insurpassable est la voie du Bouddha, je fais vœu de la réaliser.



« Qu’est ce que le zen », brochure réalisée par l’Association Zen Internationale (AZI)

Vidéo produite par l’école Sôtôshu –  « La pratique du (bouddhisme) zen Sôtô en Europe »