Différents aspects de la pratique au Centre de méditation bouddhiste zen de Rixensart

Zazen

Zazen (la médiation assise) et kinhin (la méditation en marche)

Toute pratique bouddhique débute par la méditation, ancrage dans la réalité telle quelle. Au Centre de méditation zen du Brabant Wallon, nous faisons zazen 4x par semaine (les dimanches et mardis matin à 10h et les mercredis et vendredis soir à 19h). Le zendô ouvre 30 minutes avant le début de la séance. Chaque séance dure une heure trente environ. Il y a deux parties de zazen (méditation assise) de 30 à 35 minutes chacune entrecoupées d’un kinhin (méditation en marche) de 10 minutes. Durant la 2ème partie de zazen, il y a souvent un enseignement oral (« kusen »). A l’issue de la séance, il est possible de rester pour des questions-réponses (« mondo ») ou un enseignement (« teisho »).

Horaire d’une séance :
Par exemple pour une séance du soir (en matinée, la séquence et les durées sont pareilles à celles du soir)

18h30Ouverture du zendô
  Les pratiquants arrivent et s’assoient pour zazen (méditation assise)
18h50Le mopan (instrument traditionnel en bois) est frappé
19h00Début de la séance, offrande d’encens, 3 coups de cloche
19h00 – 19h30Première partie de zazen (méditation assise)
19h30 – 19h40Kinhin en 3 parties (une statique, une lente, une rapide)
19h40 –20h10Deuxième partie de zazen (méditation assise) avec teisho ou kusen (enseignement bouddhiste zen oral)
20h10Taiko (l’heure de fin de zazen est frappée sur le tambour).
Mopan et fin de la séance
  Questions – réponses (éventuelles)

Samu * (activités nécessaires à la vie du Centre zen)

Le Centre de méditation zen du Brabant Wallon fonctionne comme un petit temple bouddhiste. En plus de la méditation, on y pratique aussi le samu *, c’est-à-dire les activités nécessaires à la vie de tous les jours, comme par exemple le nettoyage, la cuisine (la veille des matinées ou journées de pratique), la communication avec le monde extérieur (la maintenance du site internet, la publicité dans les médias sociaux et dans la presse locale et nationale, …). C’est la continuité du zazen : l’esprit calme, concentré, présent dans les activités de tous les jours.

Les actions de la journée d’un pratiquant zen expriment la gratitude envers la grande bienveillance des Bouddhas.

Maître Dôgen

* prononcez “samou”


Retraites spirituelles

Retraites spirituelles

Très régulièrement, nous organisons des moments de pratique intensive, sous forme de matinées, de journées ou même de retraites. C’est ce qu’on appelle des sesshin (litt. “toucher l’esprit”). Au cours de ces retraites spirituelles, il y a des moments de pratique de la méditation zazen en silence, des samu (nettoyage, cuisine, vaisselle, service, ..), des enseignements, ainsi que les repas (pris en silence et suivant le rituel des oryoki) et les moments de repos. Ces retraites ont lieu au Centre zen de Rixensart ainsi qu’en Belgique.


Enseignements

Les différentes formes d’enseignement

La spécificité du zen est la transmission de l’enseignement bouddhique en dehors des écritures, de personne à personne. Au Centre bouddhiste zen du Brabant Wallon, l’enseignement est donné par les moines et nonnes. Il s’appuie à la fois sur celui de Shakyamuni Bouddha, sur les enseignements donnés par les maîtres du passé et sur les aspects de la société moderne. Il prend les différentes formes traditionnelles du zen sôtô, à savoir le kusen (enseignement oral donné durant zazen), le mondo (questions-réponses), le teisho (conférences), les ateliers de pratique et les initiations à l’assise et la marche.


Cérémonies bouddhiques

Les cérémonies font partie intégrante de la pratique dans un Centre bouddhiste zen. Elles créent un lien très fort entre ceux qui y participent et réalisent l’unité harmonieuse de la Sangha (l’ensemble des pratiquants). C’est ainsi que nous exprimons notre gratitude et que nous restituons à l’univers les bienfaits de notre pratique.
Après chaque zazen, par exemple, nous chantons les 4 vœux du bodhisattva.
Le dimanche, après zazen, nous chantons le soutra du Cœur (Maka Hannya Haramita Shingyo) et nous le dédions aux bouddhas, aux patriarches et à toutes les existences.
A certaines occasions, nous faisons un kito (cérémonie spéciale pour aider une/des personnes en grande difficulté physique ou psychique), ou une cérémonie pour une personne décédée (nous chantons alors le Dharani de la Grande Compassion – Daihishin darani) . Si vous souhaitez dédier une cérémonie à une personne de votre connaissance, n’hésitez pas à nous en faire part.


La couture du kesa et du rakusu

Le kesa et le rakusu (petit kesa) sont les vêtements choisis par le Bouddha historique pour les membres de la sangha. Ils représentent une rizière et nous rappellent que nous faisons partie du tout, de l’univers, de la vie.
La couture du rakusu incarne la tradition et les valeurs du bouddhisme zen : elle obéit à des règles transmises depuis 2600 ans, elle demande de la concentration et de la patience, c’est la pratique même du lâcher-prise. C’est aussi un don, car on donne quelque chose de soi (du temps, de l’énergie, de l’attention) pour créer un vêtement qui n’a pas de valeur et que l’on portera durant zazen. Le rakusu est transmis lors de la cérémonie d’entrée dans la Voie (jukai) durant laquelle les 16 préceptes bouddhiques zen sont transmis.


A Rixensart, nous adoptons des rituels afin d’être équilibrés et harmonieux avec nous-mêmes et au sein du groupe. Les gestes de respect et de gratitude nous transforment inconsciemment. Lorsque nous établissons réellement une telle harmonie, nous réalisons la Sangha ; c’est le Trésor de la Sangha. A ce moment-là, le lait et l’eau se mélangent harmonieusement, pour le bénéfice de toutes les existences.


La pratique bouddhiste de la propreté

Au Centre zen de Rixensart, nous veillons à maintenir un état d’hygiène optimal. Nous faisons un nettoyage des lieux tous les 15 jours. Des petits essuies-mains individuels sont mis à disposition des personnes aux toilettes et sont enlevés et lavés après chaque séance. Et nous nettoyons les autels après chaque séance. C’est ainsi que nous actualisons la pratique de « ne pas laisser de traces ».
(Petite anecdote : durant les périodes de Covid-19, nous avons désinfecté les locaux avant chaque zazen ; tous les pratiquants se lavaient les mains à leur arrivée et portaient un masque ; une place leur était assignée et nous gardions nos vêtements civils pour limiter l’accès aux vestiaires.)

Maître Dôgen écrit dans le chapitre Senmen du Shôbôgenzô, “La toilette du visage” :

Selon la pensée non dualiste, il est insensé de prétendre à la pureté de l’esprit si on laisse son corps couvert de saleté. La purification du corps n’est pas une simple question d’hygiène. En se lavant le visage et le corps, on se lave aussi et surtout l’esprit.

Dans le chapitre Senjo, “Purification”, il écrit :

L’eau n’est originellement ni impure ni pure ; le corps n’est originellement ni impur ni pur. Il en va de même de la multitude des existences. La purification consiste à transmettre avec justesse le corps-esprit des bouddhas et des patriarches, étant intime avec leur corps-esprit. Quand vous avez envie d’aller aux toilettes, il faut s’y préparer à l’avance. N’y allez pas à l’improviste, ni avec précipitation. Quand vous vous lavez les mains à l’eau, faites le vœu que toutes les existences obtiennent les mains merveilleuses dans lesquelles elles reçoivent et maintiennent le Dharma du Bouddha. Ceux qui se trouvent dans le lieu de la Voie des bouddhas et des patriarches sont toujours munis de cette manière majestueuse. C’est la vie quotidienne de la multitude des patriarches.


Préparer et recevoir la nourriture et la manger

Quand vous faites la cuisine, ne regardez pas les choses ordinaires d’un regard ordinaire, avec des sentiments et des pensées ordinaires. Avec la feuille de légume que vous tournez dans vos doigts, construisez une splendide demeure de Bouddha et faites que cet infime grain de poussière proclame sa Loi. […] Il est important que votre esprit ne change pas selon la qualité de l’objet. Si votre esprit dépend des choses, c’est comme si vous changiez d’attitude et de langage selon la qualité de la personne que vous rencontrez : un tel comportement n’est pas celui d’une personne qui pratique la Voie.

Maître Dôgen, chapitre Tenzo Kyôkun du Eiheishingi

Quand nous préparons et prenons des repas dans notre Centre zen de Rixensart, c’est en silence. Présents à nous-même et à la réalité qui nous entoure, nous nous harmonisons les uns avec les autres. Recevoir et prendre le repas est une pratique spirituelle.

Soyons reconnaissant envers tous les efforts produits pour que ce repas parvienne à nous.
Regardons si notre pratique et notre esprit sont en accord avec ce don.
Souvenons-nous que l’avidité fait obstacle à la liberté.
Voyons ce repas comme un remède qui soutient notre vie.
Recevons maintenant cette nourriture pour nous éveiller.

Demeurant dans ce monde éphémère,
Comme un lotus dans l’eau boueuse,
Purifiant notre esprit,
Nous transcendons ce monde
Et rendons hommage à l’esprit éveillé.

(Extraits du Sutra des Repas)

Filiation

Le Centre de méditation zen du Brabant Wallon fait partie de l’école zen Sôto. Il est membre de l’Association Zen de Belgique (AZB), de l’Association Zen Internationale (AZI) et de l’Union Bouddhique Belge (UBB).

Par sa forme dépouillée, le zen Sôtô, tradition japonaise du Bouddhisme Mahayana, a vocation de toucher au cœur le plus grand nombre et de contribuer ainsi à la longue et nécessaire évolution de l’humanité. Par son lien avec l’Association Zen Internationale, notre Centre est naturellement relié aux grands temples de l’école zen sôtô situés au Japon, notamment Eiheiji, fondé par maître Dôgen au douzième siècle, et Sôjiji, fondé par maître Keizan au treizième siècle.


Le responsable du Centre zen du Brabant Wallon

Le responsable d’un Centre zen veille à y maintenir la pratique sous sa forme traditionnelle tout en l’adaptant aux spécificités de la société moderne. Il est le garant d’un état d’esprit paisible, concentré et harmonieux. Il oeuvre à la transmission des enseignements bouddhiques.
Au Centre zen du Brabant Wallon, le responsable est le moine Ryugen Jean-François Vercauteren. Il pratique depuis 25 ans au sein de l’école bouddhique de tradition zen sôtô. Il a reçu les préceptes bouddhiques du zen sôtô pour la première fois de Yuno Roland Rech en 1999 puis l’ordination de tokudo (moine) en 2003 de Taiun JP Faure. Il s’inscrit dans la lignée de Kôren Katia Robel, enseignante française du Dharma. Il participe régulièrement à des ango (*) en France et au Japon et des sesshin (*) en Belgique, en Allemagne, Grande Bretagne et en France. Il partage son temps de pratique entre la Belgique et la France.

Ango : période de formation et de pratique intensive d’une durée de plusieurs mois
Sesshin : retraite de pratique intensive

Le moine Ryugen Jean-François Vercauteren, responsable du Centre bouddhiste zen du Brabant Wallon
Ryugen Jean-François Vercauteren, responsable du Centre bouddhiste zen du Brabant Wallon

Les Shingi, règles pures du temple

Le Centre zen du Brabant Wallon opère comme un petit temple bouddhiste zen sôtô dans la ville, avec ses règles de fonctionnement héritées de Dôgen zenji (13è siècle) et de maître Deshimaru (Association Zen Internationale).

Les anciens plantaient parfois des pins, parfois des cèdres. N’est-ce pas là la pratique intime dans le magnifique paysage de montagne, la marque des dix mille anciens ? C’est pourquoi les enfants de la maison des patriarches du Bouddha devraient apprécier la profonde douceur du lait du Dharma. Ce que nous appelons “apprécier cette douceur”, c’est planter des pins et des cèdres et nous satisfaire de notre soupe de riz.

Extrait du Eihei shingi, de Dôgen zenji (13è siècle) :

Notre charte éthique

En tant que membre de l’Union Bouddhique Belge (UBB), le Centre, constitué en ASBL (l’Association Zen du Brabant Wallon), souscrit à la Charte éthique et déontologique adoptée par l’UBB. Cette charte régit le cadre dans lequel une communauté bouddhiste belge devrait opérer afin d’y garantir une pratique en phase avec les valeurs du Bouddhisme. Elle établit les mesures de précaution et les recours en cas d’éventuel glissement. Ainsi, deux personnes de confiance ont été désignées parmi les membres de l’association. Leurs noms et coordonnées ont été communiqués à tous les membres et sont affichés au Centre, de même que le texte de la présente charte.