Tout l’esprit du bouddhisme se retrouve ainsi dans la façon de recevoir la nourriture et de manger.
Pour un bouddhiste, recevoir de la nourriture est un acte aussi important que celui de la préparer ou de la servir. Chaque acte est ainsi élevé à la dimension spirituelle. C’est le même esprit que celui de notre pratique de la méditation, le zazen.
Cet esprit est équanime, paisible, sobre, délicat, reconnaissant, tourné à la fois vers l’intérieur et vers l’extérieur : il englobe toutes les existences, la vie entière.
C’est ainsi que dans la tradition zen, quand on va manger, on attend que tout soit servi dans notre assiette et que tout le monde soit servi (afin de nous rappeler que la nourriture est quelque chose d’important, on ne se sert pas soi-même et c’est toujours quelqu’un qui nous sert).
Il y a un temps d’arrêt pour nous ramener à ici et maintenant et prendre conscience de l’énormité de la chose (se nourrir et la nourriture ne sont pas quelque chose d’anodin).
Nous récitons alors les cinq contemplations suivantes :
Soyons reconnaissant envers tous les efforts produits pour que ce repas parvienne à nous.
Considérons notre pratique et notre esprit : sont-ils dignes de ce don ?
Gardons notre esprit paisible, libre de convoitise et d’avidité.
Voyons ce repas comme un remède qui nous maintient en vie et en bonne santé.
Recevons cette nourriture pour nous éveiller et aider toutes les existences.
Dire ces phrases a un impact profond : ça fait du bien à soi et aux autres.
Puis, quand nous mangeons, nous essayons de nous tenir droit, dans la même posture que pour la méditation zazen. Le poids de la tête est ainsi réparti uniformément sur les vertèbres qui se dressent avec souplesse, la poitrine s’ouvre sans contrainte et la respiration s’approfondit, l’excès d’énergie contenue dans le corps est évacué, les sensations gustatives et olfactives sont aiguisées. Grâce à une posture droite, notre estomac est rempli à satiété sans que nous ayons la sensation d’avoir trop mangé.
Bien sûr, ça n’empêche pas de passer un bon moment avec les autres, que du contraire !
Recette de mijoté de tofu et légumes (nimono) :
(pour les quantités, se référer à l’article précédent)
Ingrédients :
Tofu
Carottes
Champignons
Pois mange-tout
Gingembre
Sésame blanc
Dashi
Fécule de pomme de terre
Mirin
Shoyu
Kombucha
Etapes :
Mélanger le tofu égoutté avec du gomasio (de préférence sans sel) pour en faire une pâte homogène. Y ajouter un peu de mirin et de shoyu.
Précuire les champignons et les couper en grosses lamelles. Râper les carottes grossièrement puis mélanger le tout avec le tofu.
Etaler la pâte ainsi obtenue sur la natte de bambou qu’on utilise pour faire des maki. Bien presser pour rendre le rouleau compact.
Cuire à la vapeur 15 minutes.
Couper en rondelles épaisses puis paner de fécule de pomme de terre.
Faire chauffer le bouillon composé de dashi, mirin, shoyu, kombucha jusqu’à ébullition et y faire cuire les pois mange-tout. Y ajouter les rouleaux. Arrêter le feu quand le bouillon arrive à ébullition.
Servir en assiette avec un peu de bouillon, des pois mange-tout et du gingembre coupé très fin.
Bon appétit !